
Hitler envahit la Belgique
L’histoire de cette pyramide située dans le territoire de Faradje, Province du Haut-Uélé, commence très loin de la RDC ; plus précisément en Allemagne. Le 10 mai 1940, Adolf Hitler et son armée envahissent la Belgique, pays pourtant neutre. En 18 jours, la Belgique est soumise. En effet, le 18 mai 1940, le roi des belges Léopold III, déclare la capitulation sans concertation préalable avec le gouvernement belge. Ce dernier fuit la Belgique et se réfugie en Angleterre.
Le Congo-Belge s’aligne derrière l’Angleterre
Les autorités du Congo-Belge se trouvent dans l’embarras. Quelle position doivent elles prendre ? S’aligner derrière le roi, qui est le chef de l’État du Congo-Belge, et qui a accepté la défaite en se soumettant à l’Allemagne hitlérienne ? Ou bien s’aligner derrière le gouvernement belge en exil à Londres qui veut continuer la guerre aux côtés des Alliés ? Pierre Ryckmans, gouverneur du Congo-Belge, décide courageusement, de Léopoldville, de continuer la guerre en s’alignant derrière le gouvernement belge en exil.
Winston Churchill envoie les militaires congolais en Ethiopie
Le premier ministre anglais, Winston Churchill, est informé de la menace que constitue l’armée italienne, qui occupe l’Ethiopie depuis 1935, sur les colonies britanniques du Kenya et de l’Ouganda. Pour neutraliser cette menace, Churchill va demander à ses alliés belges d’envoyer l’armée congolaise (la Force Publique) attaquer l’armée de Benito Mussolini en Ethiopie. (Voir page précédente pour les détails de la guerre d’Éthiopie).
Les militaires congolais, après les victoires, ramassent. . . des pierres.
Après avoir battu les italiens en Ethiopie à trois reprises (à Assossa le 11 mars 1941, à Gambela le 23 mars 1941 et à Saio à partir du 8 juin 1941), et libérer l’Ethiopie, les troupes congolaises décident de rentrer au Congo. Mais avant de quitter le territoire éthiopien, ils décident de prendre chacun une pierre.
Arrivés sur le sol congolais, en passant par le Soudan, les militaires congolais vont bâtir cette pyramide dans le territoire de Faradje. Pyramide qui symbolise les victoires et leurs actes de bravoure qu’ils ont accompli contre l’une des meilleures armées européennes de l’époque, l’armée italienne.
Mausolée des congolais morts en Ethiopie
Maisi, cette pyramide représente aussi tous les congolais qui sont morts et enterrés en Ethiopie et dont les corps ne connaîtront jamais la douceur de reposer dans la terre de nos ancêtres.
Parmi ces héros congolais de la guerre d’Éthiopie, on peut citer, à titre illustratif :
Quelques héros congolais de la deuxième guerre mondiale
Le sergent Louis de Gonzague Bobozo, qui sera en 1949, le sergent-instructeur d’une jeune recrue de la Force Publique répondant au nom de Joseph-Désiré Mobutu. 26 ans plus tard, ce dernier deviendra président de la République Démocratique du Congo. Mobutu nommera, par la suite, le général Bobozo chef d’état-major général de l’Armée Nationale de (ANC).
Le sergent Pierre Nkanu (Nkanu sera francisé en Canon), deviendra membre fondateur de l’Abako, avec son camarade ancien combattant comme lui, Mbuta Kanza. En 1958, Pierre Canon gagne les élections municipales à Léopoldville et devient le premier bourgmestre noir de la commune de Saint-Jean (Lingwala). Son fils, Jeannot Canon, est actuellement le bourgmestre de la commune la plus peuplée de la RDC, avec plus d’un million d’administrés : Kimbanseke.
Le sergent Jules Kekumba lui ,de son côté, va avoir en 1949, un petit garçon qu’il va appeler Jules Shungu Wembadio. Ce petit garçon deviendra, des années plus tard, l’une de plus grandes stars de la musique congolaise moderne sous le surnom de Papa Wemba !
A suivre
Par Thomas Luhaka Losendjola Thomas Luhaka Losendjola
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