
Certaines troupes de ce pays d’Afrique de l’Ouest ont exigé le limogeage des chefs militaires et davantage de ressources pour combattre les militants islamistes.
Des coups de feu avaient été entendus dans la nuit près du palais présidentiel et dans des casernes de la capitale, Ouagadougou.
Le gouvernement, cependant, a nié les suggestions d’un coup d’État militaire ou que le président était en état d’arrestation.
Le président Kaboré a été détenu dans un camp militaire par des soldats en mutinerie, selon des médias étrangers.
Une vidéo de la capitale semble montrer des véhicules blindés – qui auraient été utilisés par la présidence – criblés de balles et abandonnés dans la rue.
Le journaliste de la BBC Simon Gongo à Ouagadougou affirme que la ville est redevenue calme. Des soldats ont cependant encerclé le siège de la télévision d’État.

Des centaines de personnes étaient venues soutenir les soldats malgré un couvre-feu imposé par le gouvernement. Certains d’entre eux ont mis le feu au siège du parti au pouvoir.
Les troubles surviennent une semaine après l’arrestation de 11 soldats pour avoir prétendument fomenté un coup d’État.
Mais le mécontentement grandit au Burkina Faso face à l’échec du gouvernement à éliminer avec succès une insurrection islamiste dans le pays depuis 2015.
Cela a atteint de nouveaux sommets en novembre, lorsque 53 personnes ont été tuées par des djihadistes présumés. Et samedi, un rassemblement interdit pour protester contre l’échec perçu du gouvernement a conduit à des dizaines d’arrestations.
Des troubles similaires au Mali voisin ont conduit à un coup d’État militaire en mai 2021 – un coup d’État largement salué par le public.
Au Burkina Faso, les soldats mutinés ont formulé plusieurs demandes, notamment la destitution du chef d’état-major de l’armée et du chef du service de renseignement ; plus de troupes à déployer sur la ligne de front ; et de meilleures conditions pour les blessés et les familles des soldats.
Dimanche, le ministre de la Défense, le général Barthelemy Simpore, a minimisé les rumeurs précédentes concernant la capture du président et la nature des troubles en général.
La télévision d’État, quant à elle, avait qualifié le bruit des coups de feu dans les casernes militaires d’actions de quelques soldats mécontents plutôt que d’un combat généralisé ou d’une tentative de coup d’État.
Lundi, au milieu des perturbations du service Internet, une grande confusion régnait dans la capitale, sans déclaration claire publiée de part et d’autre.