
le premier ministre Abiy Ahmed, a laissé entendre que l’existence même de l’Éthiopie était en jeu.
Le conflit d’un an avec les rebelles de la région du Tigré a conduit à une crise humanitaire.
« À partir de demain, je me mobiliserai au front pour diriger les forces de défense », a déclaré M. Abiy dans un message qu’il a partagé sur les réseaux sociaux lundi soir.
« Ceux qui veulent faire partie des enfants éthiopiens, qui seront salués par l’histoire, se lèvent aujourd’hui pour votre pays. Rencontrons-nous au front », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a le grade de lieutenant-colonel dans l’armée et a combattu lors de la guerre frontalière de 1998-2000 entre l’Éthiopie et l’Érythrée.
Il a remporté le prix Nobel en 2019 après avoir finalement mis fin à près de deux décennies de tensions qui se sont poursuivies après la guerre en signant un accord avec l’Érythrée.
L’annonce de M. Abiy lundi est intervenue alors que les forces du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont déclaré qu’elles avançaient sur au moins quatre fronts, en direction d’Addis-Abeba.
Le TPLF a rejeté la déclaration de M. Abiy avec son porte-parole, Getachew Reda, affirmant que « nos forces ne relâcheront pas leur avance inexorable pour mettre fin à l’étranglement [d’Abiy] sur notre peuple ».
L’Union africaine mène des efforts pour trouver une fin négociée aux combats, mais aucune des deux parties ne s’est engagée à des pourparlers.
Plus tôt ce mois-ci, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a averti qu’un conflit total serait « désastreux pour le peuple éthiopien et aussi pour d’autres dans la région ».
À l’origine de la guerre se trouve un désaccord entre le Premier ministre Abiy et le TPLF.
M. Abiy est arrivé au pouvoir en 2018 et dans un tourbillon de réformes, au cours duquel il a libéralisé la politique et fait la paix avec son ennemi de longue date, l’Érythrée, le TPLF a été mis à l’écart.
Le différend qui couvait entre le TPLF et M. Abiy a ensuite dégénéré en guerre il y a 12 mois lorsque les forces tigréennes ont été accusées d’avoir attaqué des bases militaires pour voler des armes et que le gouvernement fédéral a répondu.