
Des violents affrontements entre l’armée au pouvoir depuis le putsch d’octobre 2021 et des paramilitaires qui revendiquent la prise du palais présidentiel ont fait vingt-sept morts et cent-septante personnes blessées, pendant près de 24 heures à Khartoum capitale soudanaise.
Ce bilan est rapporté par le Syndicat des médecins, le matin de ce dimanche 16 avril 2023.
Cependant, la rivalité entre les deux généraux Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemedti, et le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane a explosé depuis le week-end 15 avril. Les Forces de soutien rapide (FSR) du premier indique avoir contrôlé le palais présidentiel d’Abdel Fattah al-Burhane, qui dirige de facto le Soudan depuis un putsch en octobre 2021.
Khartoum et El-Obeid, sont les théâtres de ces affrontements. Les FSR, ex-milicien de la guerre de Darfour devenus supplétif de l’armée ont déclaré contrôler la résidence présidentielle, l’aéroport de Khartoum et d’autres infrastructures clés.
L’armée de son côté dément la prise de l’aéroport, et rassuré que les FSR, y ont « incendié des avions civils dont un de la Saudi Airlines, » une information confirmée par compagnie.
Les paramilitaires, eux, se disent inflexibles. Ils ne s’arrêteront pas « avant d’avoir pris le contrôle de l’ensemble des bases militaires », a menacé sur la chaîne al-Jazeera le commandant Hemedti, à la tête des FSR.
Le général Burhane, a rassuré par communiqué avoir été « surpris à neuf heures du matin par une attaque de son QG par les FSR, son ancien meilleur allié » que l’armée qualifie désormais de « milice soutenue par l’étranger pour mener sa trahison ».
L’armée, elle, a publié sur sa page Facebook un avis de recherche contre Hemedti. « Ce criminel en fuite est recherché par la justice », lit-on sur le montage photo, alors qu’un autre communiqué annonce la dissolution des FSR, appelant tous ces hommes à se rendre.
Des deux côtés, finies les négociations feutrées sous l’égide de diplomates et autres discussions policées, l’armée a mobilisé ses avions « pour frapper et détruire », dit-elle des bases des FSR à Khartoum. Quant aux appels à revenir à la table des négociations, l’armée a répondu que c’était impossible avant la dissolution des FSR.
Dans un communiqué publié samedi en fin de journée, l’armée soudanaise a demandé à la population de rester chez elle alors qu’elle poursuivait ses frappes aériennes contre les bases des paramilitaires.
Toute la journée, les appels au cessez-le-feu se sont multipliés: de l’ONU, Washington, Moscou, Paris, Rome, Ryad, l’Union africaine, la Ligue arabe, l’Union européenne et même l’ancien Premier ministre civil Abdallah Hamdok. Mais en vain.