
Les villages Kashali et Kazaroho de la chefferie de Bwito ont été le théâtre de la découverte ce vendredi 26 avril 2023 de soixante corps sans vie, dans cette zone du petit Nord de la province du Nord-Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo. Des rebelles du mouvement du 23 mars sont pointés du doigt accusateur dans cette affaire.
Isaac Kibira, fonctionnaire délégué adjoint du gouverneur dans la chefferie de Bwito, qui rapporte la nouvelle indique que les personnes mortes seraient exécutées entre le 20 et 25 avril 2023 par les rebelles du mouvement du 23 mars (M23) qui seraient venus de Babanga, dans le territoire de Rutshuru.
« Le 20 avril 2023, lorsque le M23 est arrivé là bas, on a massacré plus de 60 habitants. Avant hier, un habitant a pris le courage de faire le monitoring et il a constaté plus de 60 corps des personnes qui étaient ligotées au moyen de moustiquaires. D’autres étaient ligotés au moyen des sachets appelés ici chez nous Muvera. Nous constatons que la population a été massacrée par le M23 qui serait venu de Mabenga,» indique-t-il.
Le M23 est toujours présent dans plusieurs zones censées être libérées selon les accords signés à Luanda. Le gouvernement a signalé que la rébellion renforce ses positions le long de la RN2, notamment sur l’axe Mabenga, au cœur du parc national des Virunga. Ces renforts proviennent, selon Kinshasa, de Chanzu, Runyonyi et Sabinyo.
La semaine dernière, le commandant de la force régionale de l’EAC, le général Jeff Nyagah, a admis que le M23 ne s’est pas totalement retiré de certaines entités des territoires de Nyiragongo et Rutshuru. Selon lui, « au moins 90 % du M23 se sont retirés, mais il s’agit d’un processus. C’est pourquoi il y a un cessez-le-feu et leur cantonnement se poursuit », a-t-il déclaré.
Les découvertes de corps sans vie rappellent les atrocités commises par les rebelles du M23 dans la même région à la fin de l’année 2022, notamment les massacres de Kishishe, Bambo et d’autres villages.
Depuis l’occupation par le M23 de plusieurs localités dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, les routes qui approvisionnent la ville de Goma ont été coupées, isolant ainsi la capitale provinciale du reste des territoires.
Ce n’est que depuis le déploiement des troupes de l’EAC, composées notamment de soldats kényans, burundais, sud-soudanais et ougandais, que certains taxis-motos osent franchir certaines zones redoutées pour la présence de combattants du M23 qui se déguisent en civils et se camouflent parmi la population. Malgré la peur, ces taxis-motos bravent les obstacles pour assurer la circulation dans ces zones.